Par delà les ténèbres

Prologue :

Impulsions électriques parcourant les synapses tels des signaux de détresse désespérés. Battements sourds rythmant ces instants éternels tels le boutoir d'une mer déchaînée contre la falaise. Douleur déchirante semblant la seule constante dans cette obscurité où la morsure du froid se faisait toujours plus vive. Lors de l'agonie l'afflux des stimuli provoque un affolement balayant l'esprit de ses capacités de réflexion et ne laissant place qu'à l'instinct le plus primaire de tout être vivant : survivre. Tout semble alors se figer tandis que la vie se fond irrémédiablement dans le néant.


Cependant l'esprit de l'homme gisant sur le sol, rompu aux gymnastiques intellectuelles les plus complexes, ne se laissa pas submerger et se contenta d'analyser froidement le flux d'informations qui lui parvenait continuellement en cet instant éternel. Lorsque le voile de la mort commença à glisser sur lui, il sentit sa conscience se dédoubler pour observer avec fascination sa propre mort. Étant d'un naturel très cérébral il avait toujours ressenti une fascination morbide sur le devenir de son âme après la mort et il commençait à toucher la réponse du doigt. Cependant son corps ne l'entendait pas de cette oreille et chacune de ses fibres tentait vainement de se rebeller contre l'inéluctable. Il détacha son attention de sa lente agonie et examina posément les différentes voies qui s'offraient à lui. Il jugea que faire conscience à la machinerie corporelle était le seul moyen menant à une potentielle survie et se plaça dans un état de catalepsie pour économiser quelques bribes d'énergie qui pouvaient faire la différence.


La clairière autrefois si charmante se vida de la clameur des combats et sombra dans un silence rompu seulement par les disputes des charognards. Une semaine plus tard, de l'un des nombreux charniers jonchant le sol émergea un bras qui se dressait comme un défi au destin.

trop bien, comme d'habitude quoi

ouais! des morts!
aime bien la dernière phrase

J'ai un peu remanié le prologue dont je n'étais pas pleinement satisfait, le prochain chapitre devrait arriver très bientôt

Vivement la suite !!!

Chapitre 1 : Où l'on rentre dans le vif du sujet

Le bras fut parcouru de quelques spasmes jusqu'à ce que le monticule de cadavres s'effondre, révélant un jeune homme recouvert de sang à l'air hagard et ayant quelques doigts de moins que la majorité des humains. Il fit quelques pas et s'arrêta pour observer un corbeau qui picorait les yeux de ce qui avait été son supérieur hiérarchique. Un reliquat d'éducation lui soufflait de faire fuir le charognard en lui jetant une pierre mais il se contenta de hausser les épaules et entreprit de faire un rapide examen de son état physique. En dehors de sa main gauche qui commençait à s'infecter, toutes ses blessures semblaient à peu près cicatrisées. Il ralluma un brasero qui avait miraculeusement survécu à la bataille et entreprit de s'amputer la main à l'aide d'un poignard qu'il avait tiré de sa ceinture puis cautérisa la plaie sans manifester aucun signe de douleur. Il se dirigea ensuite vers la bordure de l'ancien campement et tira une lourde caisse hors des buissons où il l'avait cachée.

Il leva ensuite les yeux vers le ciel et esquissa un mince sourire en voyant un panache de fumée s'étioler dans le vent. Il fixa la caisse sur son dos et s'enfonça dans la forêt pour rejoindre l'origine de la fumée.

Le régiment avait établi son camp au bord d'une sorte de falaise du haut de laquelle le jeune homme les observait. Il resta quelques minutes à fixer le fourmillement des soldats avant de se délester de son chargement et de pousser la caisse dans le campement au centre duquel le choc de la chute la fit exploser. Il contempla les hommes affolés qui couraient avec affolement entre les flammes qui dévastaient le campement en comptant mentalement jusqu'à 10. Lorsqu'il atteint le chiffre fatidique, une seconde détonation secoua le sol et emporta les survivants. Ces soldats étaient ceux qui les avaient massacrés, lui et ses compagnons, mais il n'en tira aucun sentiment de vengeance pour autant. Il descendit dans les ruines et, ignorant les râles des rares survivants, tira un corps relativement peu endommagé de sous les décombres. Il entreprit de greffer la main gauche qu'il avait prélevée sur le macchabée sur son moignon puis, après une courte réflexion, en profita pour se sustenter. Ceci étant fait il s'éloigna dans la nuit sans un regard pour la désolation qu'il avait semé.

erk ! *se cache les yeux et sort*
trop bien !! *.*

J'aime bien c'est assez ''poétique'' et ''morbide'' à la fois = j'adore!!
Vite la suite!!